version française du post du 27 Mai 2013
Merci à Gérard C.
Un des thèmes de
réflexion sur lesquels j’ai eu le temps de m’arrêter lors de récents loisirs forcés,
est l’accaparement progressif des ressources naturelles auquel nous assistons, à commencer par la
terre.
M’est revenue en
mémoire la dispute sans fin entre néolibéraux, défenseurs de la liberté du
marché et leurs opposants, dans les rangs desquels je me range. Et s’est
présentée spontanément à l’esprit l’image du Monopoly.
Nous avons tous
plus ou moins clairement en tête les règles de ce jeu : au début , on distribue
de l’argent en parties égales aux participants puis des titres de propriété de
valeur inégale, ce qui crée une relative asymétrie, guère significative, à vrai
dire , entre les joueurs.
On peut comparer
cette situation de départ à un marché assez équilibré, où aucun joueur ne
se trouve sans propriété ni argent mais
où les participants entament la partie avec des chances comparables et,
surtout, avec des règles égales pour tous. Au cours du jeu, la négociation est
permise et, mieux même, encouragée, de sorte que chacun poursuit ses propres
objectifs.
On commence la
partie en jetant les dés et, au fur et à mesure que progresse le jeu, la dynamique du Monopoly conduit à ce
que l’un se retrouve propriétaire du Parc de la Victoire et d’autres biens de
grande valeur, les plus cotés et d’autres joueurs doivent se contenter de
l’Impasse Courte ou de la Ruelle Etroite, des propriétés de bien moindre
intérêt. Tout se joue de façon démocratique, sans tricherie et selon des
modalités de jeu égales pour tous. Pas d’intervention de l’état, aucune
application de politique fiscale, etc...
Peu à peu, le
marché du Monopoly révèle qu’un joueur finit par tout rafler et gagner la
partie et que les autres sont dépouillés de tout.
Le marché, dans
notre cas, ne tend pas à maintenir en équilibre les situations respectives de
départ mais bien à les pousser aux extrêmes,
au fur et à mesure que se déroule la partie, jusqu’à la spoliation complète de
qui possède moins.
C’est comme une
rivière qui, de la source coule vers la mer. La source, ce sont les moins nantis,
qui contribuent à augmenter les biens des riches. La rivière ne peut remonter à
sa source; elle est ainsi faite.
C’est pourquoi,
si nous ne mettons pas en place un mécanisme en mesure de rééquilibrer cette
situation, la spoliation des plus démunis se répétera indéfiniment.
Le phénomène
récent de l’accaparement des terres
- le ‘land grabbing ‘, comme l’appellent les
anglophones - illustre combien est restrictive du point de vue historique et
institutionnel la mentalité de ceux qui s’occupent de cette question.
Je n’ai
aucunement la prétention d’avoir lu tous les livres ou articles qu’on a pu
écrire sur ce phénomène mais je me suis cependant fait une petite idée à son
sujet.
Dans une société
toujours plus immergée dans son immédiat, ce qu’on cherche à déterminer est la quantité d’hectares qui ont été
accaparés, suivant quelles clauses contractuelles et quelles parties ont
souscrit aux accords financiers en question.
Ce sont des
préoccupations légitimes, certes, mais qui font l’impasse sur la compréhension
même du système dans lequel se développe le phénomène, d’où il provient et où
il risque de finir.
Dès 1968 , les
bases culturelles pour s’approprier les ressources naturelles des pays et des
continents là où elles se trouvaient , étaient
implantées : G. Hardin, avec son fameux article tant controversé sur la « tragédie
des terres communes » (1) est parvenu à nous présenter rien moins
qu’un faux historique, du genre de celui du Protocole des Sages de Sion ,
utilisé au début du XXème siècle pour
justifier la haine des Juifs et , par après, le nazisme ( 2 ) .
La
« tragédie des terres communes »
prétendait expliquer aux masses des bien pensants de tous horizons que
les paysans africains , si on les abandonnait aux tristes perspectives que
laissait présager l’utilisation en commun de leurs ressources naturelles - qui
était leur façon traditionnelle d’exploiter leurs territoires
- auraient fini par conduire le
continent noir à sa perte. C’était complètement erroné mais cette thèse a
cependant fait son chemin.
Maintenant
encore, nous devons nous prémunir contre des affirmations de la même veine, qui
sont régulièrement livrées en pâture à l’opinion publique et reprises par des
gens qui n’ont jamais mis les pieds dans un village ou l’autre d’un pays en
développement ou qui n’ont jamais voulu
reconnaître la supériorité intrinsèque , dans les conditions locales , des
systèmes traditionnels de production et de gestion en commun des ressources,
comparés à ceux pratiqués dans les contextes d’individualisation de la
propriété.
Les demandes
qu’on se fait concernent finalement le pourquoi des choses. Pouvons-nous croire
que Hardin ait seulement voulu publier un article ou devons-nous supposer qu’il
avait d’autres visées en écrivant cette
communication, peut-être même sans en être vraiment conscient lui-même ?
Mais surtout,
comment un article soutenant pareille thèse, au lieu d’être purement et simplement ignoré, a-t-il au contraire eu tant de retentissement ?
A dire la vérité,
la réponse est assez simple : l’article ne faisait que renforcer le courant
politique et idéologique qui visait à dénigrer et déclasser les systèmes
d’accès , d’utilisation et de gestion des ressources naturelles des pays récemment libérés de
l’emprise des colonialismes pour leur substituer les systèmes
politico-législatifs et institutionnels occidentaux , autrement mieux aptes à
répondre aux besoins du moment.
L’accusation
insidieuse selon laquelle les Africains étaient incapables de gérer
correctement leurs ressources était doublée de la suggestion d’une coopération
désintéressée des pays du nord en faveur du sud, alors même que les pays
développés se préoccupaient avant tout d’être en mesure de s’approprier les
ressources du sud.
Vint ensuite la
bourrasque des programmes d’ajustement structurel (PAS) des années 80 (3), qui réduisaient les
services de l ‘état dans des secteurs tels que la santé, l’éducation et les
services d’appui aux agriculteurs, pour faire disparaître tout intrus des
paysages locaux.
Cette stratégie
se doublait de la remise à l’ordre du
jour des théories surannées de Ricardo sur les avantages comparatifs des divers
systèmes de production ( 4 ) , si bien que les modes de gestion agricole des
Africains devaient changer et s’adapter aux exigences du marché globalisé : il
fallait se concentrer sur les productions d’exportation telles que le café, le
cacao... et ne plus s’occuper des produits d’autoconsommation. C’est comme la
drogue : ça fonctionne, dans un premier temps, ça met dans un état d’euphorie
qui pousse à ‘remettre ça ‘ mais
ensuite, on se rend compte d’en être devenu esclave.
A la Côte d’Ivoire,
un des nombreux pays placés sous le régime des PAS ( il y en eut plus de 25 en
Afrique ) , on avait imposé d’augmenter
sa production de café et de cacao ( étant donné que chez son voisin, le Ghana ,
la situation politique était peu stable, au contraire de la Côte d’Ivoire ) et
d’abandonner la production du riz pour
assurer la consommation intérieure : le riz thaïlandais , en effet , était
alors disponible à un prix tel que tous les Ivoiriens allaient pouvoir manger à
satiété.
En trois ans à
peine, la Côte d’Ivoire est ainsi devenue consommatrice de riz thaïlandais. Dès
que les prix du cacao et du café ont baissé, cependant, le revers de la
médaille est apparu : dettes croissantes pour importer le riz et
contenir le mécontentement urbain,
augmentation du travail dans les plantations pour une productivité accrue parce
qu’entretemps, d’autres pays , en Asie du sud-est , étaient devenus compétitifs pour le café ( le
Vietnam, à ce moment ) , grâce aux bons conseils de ceux-là même qui avaient
été les ‘conseillers ‘de la Côte
d’Ivoire ...
Le pays est allé à la ruine ; une guerre civile en a découlé,
dont on va peut-être bientôt s’occuper à la racine, à savoir en abordant la
question foncière (qui n’existait pratiquement pas avant l’intervention
des ‘experts ‘ internationaux ). Il y
aurait également lieu de souligner le peu d’empressement, aujourd’hui comme alors, à se retourner
contre la caste des corrompus, installés à la tête des nouveaux états du sud,
soudoyés par le nord pour garantir la continuation de la stratégie de
déprédation. Le problème n’est ni la
Côte d’Ivoire ni le Ghana. La question est de comprendre à quoi visait, dans le
moyen et le long terme, cette politique d’ajustement structurel. Nous le voyons
depuis pas mal d’années. Mais passons cela en revue, avec ordre.
A la fin des
années 80, on met en place le troisième pan de l’édifice : la théorisation de
la valeur commerciale des terres. En
d’autres mots, d’une main, on réduisait substantiellement ou même, on éliminait
le coût des services publics, des
politiques et des programmes en faveur de l’agriculture du sud et, de l’autre,
on avançait les théories selon lesquelles le marché était le meilleur moyen
d’accéder aux biens économiques : le sens à donner au marché de la terre venait
d’être parfaitement exprimé, à l’intérieur d’un système économique à
l’occidentale.
A force d’être
évoquée par les universités, les ONGs, les organisations internationales, la
question du marché de la terre finissait par s’imposer à l ‘attention de
l’opinion internationale comme la
panacée des pays en développement. Il y avait bien des centres de réflexion et
des personnes qui œuvraient avec d’autres perspectives mais les forces en
présence étaient celles-là.
A cette époque,
deux grands pays comme les Philippines et le Brésil venaient de réintégrer le camp des démocraties, tournant le dos aux
dictatures qui les avaient tenues sous le joug durant tant d’années. Dans un
cas comme dans l’autre, la question agraire occupa immédiatement l’avant-scène,
grâce aux mouvements paysans soutenus par de larges couches d’activistes de
mouvance catholique, ce qui plaça au centre du débat la restructuration
des campagnes : d’une part, les nouvelles organisations telles que le Mouvement des Sans Terre (MST), la Via Campesina,
etc... et de l’autre, les tenants de la libéralisation des marchés. On arriva
même à théoriser une réforme agraire à
réaliser grâce aux mécanismes du marché...
Des tentatives de
ce genre de stratégie furent entreprises dans plusieurs pays : en Colombie, au
Brésil, en Afrique du sud, aux Philippines, etc...Malgré les continuels
ajustements (et changements d’appellation ...) pas une n’a eu de succès. Mais
de ces échecs, on s’est bien gardé de parler , préférant continuer à évoquer
les insuffisances du modèle centré sur l’état et ses mécanismes
institutionnels, un modèle qui avait ses limites, certes et qui ne parvenait
pas à corriger son parcours, etc. , etc...
Tout cela
contenait une part de vérité, bien sûr
mais l’autre modèle de développement n’a rien pu réaliser de mieux.
Grâce aux luttes paysannes,
on est parvenu à ne pas mourir sous l’emprise du dieu marché, même si la
reprise de la stratégie de concentration des terres était repartie dans la direction
de toujours.
C’est pourquoi,
un moment donné, nous avons essayé de remettre la question structurelle de la
réforme agraire au centre du débat, avec une analyse critique du rôle que
devait jouer l’état, de ses échecs mais aussi en affirmant haut et fort qu’il
fallait recommencer à investir dans les institutions, en commençant par
l’éducation rurale et la vulgarisation agricole, le crédit, etc...
Mais il n’y avait
pas que cela : nous pensions qu’il fallait aussi démocratiser les institutions,
en favoriser l’évolution vers une plus grande participation populaire, ouverte
au dialogue et à la collaboration, partant de la reconnaissance des droits
territoriaux historiques des communautés locales et indigènes.
On a bien vu qui
est venu ou pas, à la conférence internationale de Porto Alegre de mars 2006.Et
on a bien vu aussi qui s’est opposé à toute tentative de promouvoir les
principes d’action contenus dans la déclaration finale de cette conférence (5).
Aujourd’hui, sur
le Monopoly mondial, nous assistons au déploiement des forces qui se consacrent à l’accaparement, face
à des institutions affaiblies ou tout
simplement absentes au niveau local mais qui, en même temps, se refusent à
reconnaître aux communautés rurales leur
rôle de gestionnaires des ressources locales.
On a installé au sommet des ‘élites ‘ politiques aisément corruptibles,
critiquées cependant par ceux-là même
qui en avaient favorisé la mise en place et qui étaient de potentiels objets de
chantage ou, à tout le moins, des otages au service des intérêts du nord. On a
laissé fonctionner des institutions politiques et législatives insuffisantes et
des services à peu près inexistants au sud, corollaire de l’ajustement structurel que l’on évoquait ci-dessus.
Des pressions
croissantes du nord ont provoqué des conflits ; on a fait main basse
sur des territoires, forcé des millions de personnes à abandonner leurs terres
ancestrales et invente de continuelles justifications -
camouflées avec des prises de position en faveur du développement
durable... - non seulement pour que perdure mais pour que s’accélère le processus d’accaparement des ressources.
Ce sera parce que
les ressources diminuent, ce que nous savons depuis des décennies, parce que
croît la population et que des besoins récents provoquent la recherche de
ressources nouvelles (plus seulement les ressources foncières mais maintenant
les terres rares, indispensables pour l’industrie des téléphones portables). On
ne cherche plus seulement à s’approprier le pétrole, le gaz, les diamants et
pierres précieuses, le bois, le charbon mais aussi l’air que produisent les
forêts du sud, en évitant soigneusement que les vrais protagonistes,
c’est-à-dire les communautés locales, puissent de quelque façon participer à
des négociations qui les concernent au premier chef.
Les asymétries,
en ce qui concerne l’information, le pouvoir, ne font que croître ; les
communautés locales sont submergées d’une multitude de programmes de
développement qu’elles n’ont jamais voulus, sans toutefois recevoir de réponse
à leur requête fondamentale de reconnaissance de leurs droits séculaires.
Les
protestataires sont nombreux, certes, mais divisés et les mouvements paysans
n’ont plus l’élan d’il y a dix ans. La situation paraît sans issue mais ce qui préoccupe,
c’est que la base ne songe même plus à repartir des principes fondamentaux. Aujourd’hui,
il y a des pays qui, par choix délibéré
de leurs gouvernements, ont provoqué des dynamiques de désertification sur de
vastes étendues de leurs territoires. Invertir ce processus demandera des
décennies, si jamais ils en sont capables. Les bonnes terres (et l’eau) sont
destinées aux villes en expansion, aux terrains de golf, aux villages
touristiques, etc., etc... et par
conséquent, il y a de moins en moins de bonnes terres fertiles en plaine, de la
terre où pourraient croître les
nouvelles variétés, qui sont arrivées au maximum de leurs capacités génétiques. C’est pourquoi
continuer à produire signifie des doses massives d’engrais (sans quoi les
champs restent improductifs), des produits chimiques, des désherbants, des
défoliants, ces successeurs du napalm, etc...
Mais tout cela ne
pourra constituer la solution parce que les bonnes terres diminuent et les
nouvelles variétés coûtent trop cher à mettre en production sur des sols
dégradés, trop en pente ou pas vraiment adaptés. Ces terres-là, une fois
récupérées, on pourrait les consacrer aux variétés locales, résultat de la
sélection opérée des siècles durant par les paysans de la zone. Mais une lutte sans merci a été
menée contre la diversité génétique : des 8000 espèces comestibles qu’on trouve
dans la nature, trois, à elles seules, couvrent les 60% du marché céréalier
mondial.
Pour récupérer
les terres, il faudrait avant tout des états souverains et des institutions en
mesure de s’atteler à cette tâche. Mais 95% de la recherche agronomique est aux mains des privés, de ces mêmes
compagnies qui produisent les semences, les produits chimiques et parviennent,
en fin de compte, à contrôler les marchés, à savoir ce qui finit dans nos assiettes.
Nous aurions
également besoin d’une révolution culturelle qui provienne des agriculteurs
eux-mêmes, de la diversité des producteurs, en revalorisant leur fonction
historique de gardiens des environnements et des paysages, de la diversité, des
saveurs et des couleurs multiples que nous cherchons quand nous allons acheter
nos aliments. L’accaparement en cours va se poursuivre parce que la force
d’inertie d’un mouvement lancé il y a 30 ans ne peut pas s’épuiser en 5 ou 10 ans.
Les risques
auxquels vont au-devant les grandes compagnies qui s’approprient les ressources
ont pour nom : rébellions locales qui, vu le prix à la baisse des armements,
pourraient se transformer en révoltes armées. Mais à ce genre d’éventualité
aussi, ces groupes d’intérêt ont déjà
pensé en déroutant peu à peu la gouvernance mondiale et en la plaçant hors de
l’autorité des états qui restent cependant les gérants de la situation aux yeux
de leurs opinions publiques et apparaissent donc comme les vrais responsables
de leurs disgrâces, servant ainsi de bouclier protecteur des intérêts
économiques et financiers qui grouillent en arrière-plan.
Ce mécanisme,
nous avons vu comment il a été utilisé ces dernières années, avec la crise dans
laquelle nous sommes plongés : la faute
en est aux états et aux gouvernements, les bénéfices sont privatisés, quoi
qu’il arrive, en faveur des banques et des centres de pouvoir. Dans pareil
contexte, on va tout droit vers l’opposition à l ‘état et vers les rébellions
plus ou moins populaires mais sans pour
autant toucher au mécanisme qui a provoqué les désastres.
Pouvons-nous
tenter quelque chose ? Je le crois ou plutôt , je voudrais l’espérer mais cela
suppose une réflexion approfondie sur une stratégie d’alliances entre les
mouvements paysans en favorisant les aspects qui unissent plutôt que ceux qui
séparent, alliances qui doivent aller au-delà, c’est-à-dire viser à
l’intégration des programmes de recherche agronomique des quelques centres
publics, à l’union des ONGs qui luttent vraiment contre les prévarications et au soutien de ceux qui, dans les ganglions
du pouvoir, dans les gouvernements et les organisations internationales,
cherchent malgré tout à faire triompher ce combat.
La difficulté est
de parvenir à interpréter correctement ce qui se passe réellement, d’éviter de
nous perdre en cours de route, dépistés que nous sommes à cause des multiples pièges qu’on nous
ménage et surtout, de rester unis dans
un front commun. Les rapports de force ne nous sont guère propices. Mais si, en
plus, chacun de nous joue sa partition hors de l’orchestre, la seule chose sûre
et certaine, c’est que nous aurons perdu sans même avoir lutté.
1.
(1) L’expression ‘La tragédie des terres communes ‘ reprend
le titre de
l’article de Hardin,
publié en 1968
( The Tragedy of the Commons ,
Science , no 162 , pp. 1243 -48 ) ,
dans lequel l’auteur
dénonçait le peu d’efficience des
régimes fonciers collectifs, où une ressource limitée est exploitée sans droit
de propriété bien défini : dans pareille
situation, invoquait-il , chacun a intérêt à épuiser la ressource à son profit,
avant qu’un autre ne le fasse pour son propre compte . Dans un tel contexte, la
somme des comportements individuels conduit à une rapide surexploitation de la
ressource commune. Voir : Thesaurus
multilingue du foncier, 2005 , pp. 54-55, FAO, Rome http://www.fao.org/docrep/005/x2038f/x2038f00.htm La
façon dont Hardin présente la gestion commune des ressources néglige complètement
l’aspect du contrôle social continuel,
qui vise au maintien des capacités de renouvellement de la
ressource exploitée en commun.
2. (2) Le
‘Protocole des Sages de Sion ‘ est un libelle antisémite, paru en Russie en
1903 et, sous une forme plus élaborée, à Paris, en 1905. Il relate les réunions d’un gouvernement juif
secret, qui auraient eu lieu au cours du
congrès sioniste de Bâle (1897), réunions au cours desquelles les ‘Sages de Sion ‘ auraient mis au point une
stratégie de conquête du pouvoir mondial, en s’alliant avec la franc-maçonnerie,
les libéraux, etc..., grâce à l’argent et à la violence. Ces accusations de
complot juif furent reprises en Europe par
les régimes nazis et fascistes entre les deux guerres mondiales et ensuite, par
des régimes néofascistes de divers pays.
3.
(3) L’ajustement
structurel est une mesure prise en vue d’obtenir une amélioration durable. Dans
le secteur de l’économie, une politique d’ajustement structurel est un ensemble
de mesures négociées entre un pays endetté et le FMI, pour l’amélioration de
son économie. Les programmes d’ajustement structurel de la Banque Mondiale (PAS)
consistaient, dans les années 80, en des prêts aux pays en difficulté, à
condition de se soumettre à des politiques de libéralisation des marchés, dans
la perspective d’améliorer la compétitivité économique de ces pays. D’inspiration
libérale, les PAS exigeaient des populations
de rigoureux efforts. C’est pourquoi ils ont été fortement critiqués à
cause de leurs conséquences désastreuses au plan social.
4. (4) David
Ricardo (1772-1823) était un économiste politique anglais de renom. Sa théorie
sur les ‘avantages relatifs ‘ que l’on
retire d’une répartition bien comprise des moyens de production, fondée sur les
conditions respectives des acteurs économiques et de leurs ressources, est évoquée, maintenant encore, pour
justifier les politiques de libre
échange et de spécialisation de la production.
5. (5) La
Conférence Internationale sur la Réforme Agraire et le Développement Rural (CIRADR)
s’est tenue du 6 au 10 mars 2006 à Porto Alegre, Brésil. Pour accéder aux
documents techniques et autres de la CIRADR,
on peut consulter http://landportal.info/resource/global/icarrd-resources