E mo’ me tocca
Partiamo dalle emozioni.
Erano i primi mesi del 1988, tua nonna se n’era andata da poco
e un giorno tua madre tornò a casa con la notizia che era incinta
non ringraziammo Dio, ma i medici dell’Ospedale di Denfert-Rochereau.
Un pensiero forte andò anche a lei, mamma Frida, di cui porti il nome per la vita.
La notte del 26 novembre ti annunciasti presto, e alle 1,30 eravamo già per strada
Nella fretta dimenticammo anche i vestiti, per cui alle 7 di mattina, sabato, tornai a casa
Sembrava cosa fatta, e cominciai a chiamare un po’ di amici per avvisarli che Charlie arrivava
Credo che più d’uno m’abbia mandato a quel paese, ma non ascoltavo più, troppo preso da quel tuo arrivo
Il travaglio in realtà andò per le lunghe, e fu solo alle cinque del pomeriggio che un’infermiera mi chiamò nel corridoio
Veniva avanti con un qualcosa avvolto dentro un telo verde e mi disse: Monsieur Groppo?
Credo che questa sia per lei…
Facile dire che non sapevo cosa fare; non avevamo fatto corsi per diventare genitori, al massimo un libro che poi nemmeno leggemmo. L’infermiera lesse nei miei occhi e prima che potessi dire qualcosa mi tranquillizzò: adesso bisogna lavarla, mi segua…
Commençons par les émotions.
C'était les premiers mois de 1988, ta grand-mère venait de partir
Et un jour ta mère est rentrée avec la nouvelle qu'elle était enceinte
Nous n'avons pas remercié Dieu, mais les médecins de l'Hôpital de Denfert Rochereau
Une pensée forte fut aussi pour ma mère Frida, dont tu porte le prénom à vie
La nuit du 26 novembre tu t’annonça très tôt, et à 1h30 nous étions déjà dans la rue
Dans notre hâte, nous avions également oublié les vêtements, donc à 7 heures du matin, samedi, je suis retourné à la maison
Il semblait que c'était fait, et j'ai commencé à appeler quelques amis pour leur faire savoir que Charlie arrivait
Je crois que plus d'un m'a envoyé balader, mais je n’écoutais plus, trop occupé avec ton arrivée
Le travail en réalité a duré longtemps, et ce n'est qu'à cinq heures de l’après-midi qu'une infirmière m'a appelé dans le couloir
Elle avait dans les bras quelque chose enveloppé dans un drap vert et m'a dit: Monsieur Groppo?
Je pense que c'est pour vous ...
Bien évidemment je ne savais pas quoi faire ; nous n'avions pas fait de cours pour devenir parents, tout au plus un livre que nous n'avions même pas lu. L'infirmière lisait dans mes yeux et avant que je puisse dire quoi que ce soit, elle me rassura: maintenant vous devez la laver, suivez-moi ...
Il tuo primo bagno. Imparare a sentire se l’acqua fosse troppo calda mettendo il gomito, poi tenendoti la testa e con l’altra mano lavarti. Istanti che non si dimenticano. Asciugarti, vestirti e metterti nella culla, tutti gesti che sarebbero diventati comuni nei mesi seguenti, dato che Christiane dovette tornare a lavorare a due mesi dal parto. Lei ti lasciava la mattina e io ti riprendevo la sera, ti lavavo, ti cambiavo, ti davo da mangiare e poi a letto. Mi sono sentito da subito un vero mammo e continuo ad esserlo ancora oggi.
Sei diventata grande in fretta, il Cile e la “queca" che ballavi così naturalmente: “mi paìs" dicevi e già allora si capiva che eri figlia del mondo.
Il liceo arrivò in un baleno e così anche quella banda che ti accompagna ancora oggi. L’incidente in moto ci fece capire a tutti e tre la fragilità della vita, quanto poco ci volesse per trasformare la gioia della libertà conquistata con lo Scarabeo in una paura che non ci ha lasciato mai da allora.
Non potrò (anzi, non potremo) mai dimenticare l’ultimo mese del liceo quando preparavate l’esame di maturità: lo sforzo fatto assieme a alcuni dei tuoi compagni, per far sì che anche il povero Francesco… riuscisse a passarlo. Ecco, quello fu uno dei momenti più emblematici di cosa volesse dire per noi la scuola italiana: portare avanti il gruppo e non l’individuo, aiutare chi stava più indietro, per infermità o per difficoltà di apprendimento. Quei tanti maestri e maestre che ti (vi) hanno insegnato come fosse fondamentale pensare agli altri prima che a se stessi, sono fra quelli da ringraziare oggi che sei grande, adulta e matura.
Nonna Alfrida non l’hai conosciuta, ma sarebbe sicuramente stata felice di esser qui oggi, così come nonno Angelo con quel suo sorriso che ritrovo in te.
Ton premier bain. Apprendre à sentir si l'eau est trop chaude en mettant le coude, puis en tenant ta tête et en utilisant l’autre main pour te laver. Des moments qui ne peuvent pas être oubliés. T’essuyer, t’habiller et te mettre au berceau, tous les gestes qui deviendront courants dans les mois suivants, puisque Christiane a dû retourner au travail deux mois après l'accouchement. Elle te quittait le matin et je te reprenais le soir, pour te laver, te changer, te donner à manger et ensuite au lit. Je me suis immédiatement ressenti un vrai “mammo” et je continue à l’être encore aujourd'hui.
Tu as grandi vite, le Chili et la "queca" que tu dansais si naturellement : "mi paìs" tu disait et déjà alors on sentait que tu étais la fille du monde.
Le lycée est venu en un éclair et avec lui ce groupe qui t’accompagne depuis. L'incident avec la mobylette nous a fait comprendre à tous les trois la fragilité de la vie, le peu qu’il fallait pour transformer la joie de la liberté conquise avec ton Scarabeo dans une peur qui ne nous a jamais quittés depuis.
Je ne peux pas (en fait, nous ne pouvons pas) oublier le dernier mois de lycée lorsque vous prépariez le BAC: l'effort fait avec tes compagnons, pour que même le pauvre Francesco ... réussisse lui aussi. Cela a était pour nous l'un des moments les plus emblématiques de ce que l'école italienne signifiait : pousser le groupe et non l'individu, aider ceux qui étaient moins bons, par suite d'infirmités ou de difficultés d'apprentissage. Ces nombreux “maestri” qui t’ont (vous ont) appris à quel point il est fondamental de penser aux autres avant que à soi même, sont parmi ceux à remercier aujourd'hui que tu est grande, adulte et mature.
Grand-mère Alfrida tu ne l’a pas connue, mais elle aurait certainement été heureuse d'être ici aujourd'hui, ainsi que grand-père Angelo avec son sourire que je retrouve en toi.
L’esperienza di Bologna fu dura, soprattutto all’inizio, giovane com’eri, ma grazie a Eleonora, i suoi genitori che vogliamo ringraziare oggi, e molto anche grazie al tuo carattere, sei riuscita a tirare fuori il meglio da quell’esperienza. Parigi e poi Milano hanno solo confermato che avevi una forza dentro, una energia che in tanti ti hanno sempre riconosciuta.
Per me un momento importante è stato anche quando mi hai detto qual era il tuo centro di interesse intellettuale: le questioni legate al genere, la parità di diritti e doveri, di opportunità, il battersi per una società più giusta, ecco, in quel momento mi sono detto che eri un po’ come me, diversa ma uguale in queste lotte che non finiranno mai.
Le feste e le cene continuavano a susseguirsi qui a casa, come un perno attorno al quale ruotavano quei compagni con cui vi seguite, stimate ed aiutate da quindici anni. Forse avevi in mente un modello simile, quello di Vicenza a casa di Consuelo, con gli amici di lassù, Alessandro, Anna, Michela, Roberto, Roberta e tanti altri.
L'expérience de Bologne a été difficile, surtout au début, jeune comme tu était, mais grâce à Eleonora, ses parents que nous voulons remercier aujourd'hui, et merci beaucoup à toi, t’as réussi à faire ressortir le meilleur de cette expérience . Paris puis Milan ont seulement confirmé que t’avait une force à l'intérieur, une énergie que beaucoup t’ont toujours reconnue.
Pour moi, un moment important a été aussi lorsque tu m'a dit quel était ton centre d'intérêt intellectuel : les questions de genre, l'égalité des droits et des devoirs, les opportunités, la lutte pour une société plus juste, voilà, à ce moment-là je me suis dit que tu étais un peu comme moi, différente mais égale dans ces luttes qui ne finiront jamais.
Les fêtes et les dîners continuaient à se succéder chez nous, comme un pivot autour duquel tournaient ces compagnons avec qui vous vous suivez, vous estimez et vous aidez depuis quinze ans. Peut-être t’avais un modèle en tête, celui de Vicenza chez Consuelo, avec les amis Alessandro, Anna, Michela, Roberto, Roberta et bien d’autres.
Sei cresciuta e, come era prevedibile, la tua vita ti ha portato a incrociare una persona importante. La regola che noi avevamo fissato, come sai bene, prevedeva di vivere assieme prima di decidere di formalizzare l’unione. E’ importante il vivere quotidiano, imparare a sopportare gli umori, buoni e cattivi, gli odori, le rabbie e le gioie di chi ti sta a fianco. Pungolarsi a vicenda, stimolarsi per crescere, e poi, sopra tutto, ovviamente l’amore. Vedendo Loic attraverso le tue parole ogni giorno che passava ci sentivamo più rassicurati. Un carattere forte, che non deve essere facile tutti i giorni, ma una persona che ci piace proprio, e siamo contenti stasera di essere qui a festeggiarvi tutti e due e augurarvi il meglio per il vostro futuro, così come il meglio lo auguriamo a Erwan e Lucie.
Tu a grandi et, comme c'était prévisible, ta vie t’a amené à rencontrer une personne importante. La règle que nous avions fixée, comme vous le savez bien, était de vivre ensemble avant de décider de formaliser l’union. Le quotidien est important, apprendre à supporter les humeurs, bonnes et mauvaises, les odeurs, les colères et les joies de la personne qui se tient à côté de toi. Se stimuler les uns les autres, se stimuler pour grandir, et par dessus tout, bien sûr, l’amour. En voyant Loic à travers tes mots chaque jour qui passait, nous nous sentions plus rassurés. Un caractère fort, qui ne doit pas être facile tous les jours, mais une personne que nous aimons vraiment, et nous sommes heureux ce soir d'être ici pour faire la fête avec vous et vous souhaiter à tous les deux le meilleur pour votre avenir, ainsi que pour Erwan et Lucie.
Per finire una parola su questo posto dove ci troviamo stasera. Ci sono con noi parecchie di quelle persone che ci hanno aiutato a far diventare Formelluzzo quello che vedete attorno. Sono stati importanti anche loro nella tua crescita, e non posso non fare una menzione speciale per Vezio, e per i nostri eroi bolognesi Alvaro e Giuseppe.
Pour finir un mot sur cet endroit où nous sommes ici ce soir. Nous avons parmi nous plusieurs personnes qui nous ont aidé à faire de Formelluzzo ce qu’il est devenu. Ils ont également joué un rôle important dans votre croissance et je ne peux manquer de mentionner spécialement Vezio et nos héros bolonais Alvaro et Giuseppe.
Viviamo un’epoca difficile, il futuro che vediamo davanti non fa sperare nulla di buono, ma ci portiamo dentro un convincimento sicuro. Come diceva il poeta di Pavana: “la mia parte ve la posso garantire”. Siamo sicuri, tua madre ed io, che la tua parte la farai, per te, per la tua famiglia, per quei figli che ci sono e per quelli che verranno, ma anche per gli altri, per chi soffre e non ha i mezzi per lottare. La parità di genere è una lotta paradigmatica per un mondo migliore, e ogni giorno di più ce ne rendiamo conto.
Adesso in alto i calici e festeggiamo con un augurio di cuore e
che la lotta continui
Nous vivons une époque difficile, l'avenir que nous voyons devant nous n’inspire rien de bon, mais nous avons en nous une conviction certaine. Comme l'a dit le poète de Pavana: “je peux vous garantir ma part”. Nous sommes sûrs, ta mère et moi, que tu assumera ta part, pour toi, pour ta famille, pour les enfants qui sont là et pour ceux qui viendront, mais aussi pour les autres, pour ceux qui souffrent et qui n'ont pas les moyens de se battre. L'égalité de genre est une lutte paradigmatique pour un monde meilleur, et de cela nous en sommes conscients chaque jour davantage.
Maintenant ”in alto i calici” et célébrons avec un vœu sincère et
que la lutte continue
La Vittoria è Certa
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