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venerdì 14 marzo 2025

Olympe de Gouges : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

 Quando gli uomini che fecero la rivoluzione francese emisero la Dichiarazione dei diritti dell'uomo e del cittadino, nel 1789, dimenticarono volontariamente la metà delle persone. Olympe de Gouges  riempì questo vuoto, ma la sua pubblicazione le costò la testa. Questo succede ad affidarsi ai rivoluzionari maschili e, purtroppo, maschilisti, di ieri e di oggi.



À décréter par l'Assemblée nationale dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine

législature.


Préambule


Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en

Assemblée nationale.

Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des

malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration

solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration,

constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et

leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes, pouvant

être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés,

afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et

incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes moeurs, et au bonheur

de tous.

En conséquence, le sexe supérieur, en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles,

reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les Droits suivants de la

Femme et de la Citoyenne.


Article premier. La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions

sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.


Article 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et

imprescriptibles de la Femme et de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et

surtout la résistance à l'oppression.


Article 3. Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la

réunion de la Femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'en

émane expressément.


Article 4. La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l'exercice

des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ;

ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.


Article 5. Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société ; tout ce

qui n'est pas défendu pas ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne peut être

contraint à faire ce qu'elles n'ordonnent pas.


Article 6. La loi doit être l'expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens

doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la

même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être

également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans

autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.


Article 7. Nulle femme n'est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés

par la loi : les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse.


Article 8. La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne

peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement

appliquée aux femmes.


Article 9. Toute femme étant déclarée coupable ; toute rigueur est exercée par la Loi.


Article 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de

monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ; pourvu que ses

manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la loi.


Article 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux

de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les enfants. Toute Citoyenne

peut donc dire librement, je suis mère d'un enfant qui vous appartient, sans qu'un préjugé barbare

la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par

la Loi.


Article 12. La garantie des droits de la femme et de la Citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette

garantie doit être instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de celles à qui

elle est confiée.


Article 13. Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, les

contributions de la femme et de l'homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les

tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des

charges, des dignités et de l'industrie.


Article 14. Les Citoyennes et Citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs

représentants, la nécessité de la contribution publique. Les Citoyennes ne peuvent y adhérer que

par l'admission d'un partage égal, non seulement dans la fortune, mais encore dans

l'administration publique, et de déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée de

l'impôt.


Article 15. La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de

demander compte, à tout agent public, de son administration.


Article 16. Toute société, dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des

pouvoirs déterminée, n'a point de constitution; la constitution est nulle, si la majorité des individus

qui composent la Nation, n'a pas coopéré à sa rédaction.


Article 17. Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés : elles ont pour chacun un droit

lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une

juste et préalable indemnité.


Postambule


Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits.

Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et

de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation.

L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers.

Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous

d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous recueillis dans la révolution ? Un mépris plus

marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la

faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste t-il donc ? La conviction des

injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la

nature ; qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des

noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale,

longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent :

femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S'ils s'obstinent,

dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez

courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les

étendards de la philosophie ; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces

orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les

trésors de l'Être Suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre

pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir. Passons maintenant à l'effroyable tableau de

ce que vous avez été dans la société ; et puisqu'il est question, en ce moment, d'une éducation

nationale, voyons si nos sages Législateurs penseront sainement sur l'éducation des femmes.

Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage.

Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de

leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ;

elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu,

pendant des siècles, de l'administration nocturne des femmes ; le cabinet n'avait point de secret

pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat;

enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité

et à l'ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et

méprisé.

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