Seuil, 2014
Son domaine c’était les nuages. Sur toute
l’étendue immense de l’URSS, les avions avaient besoin de ses
prévisions pour atterrir, les navires pour se frayer un chemin à travers
les glaces, les tracteurs pour labourer les terres noires. Dans la
conquête de l’espace commençante, ses instruments sondaient la
stratosphère, il rêvait de domestiquer l’énergie des vents et du soleil,
il croyait « construire le socialisme », jusqu’au jour de 1934 où il
fut arrêté comme « saboteur ». À partir de cette date sa vie, celle
d’une victime parmi des millions d’autres de la terreur stalinienne, fut
une descente aux enfers.
Pendant ses
années de camp, et jusqu’à la veille de sa mort atroce, il envoyait à sa
toute jeune fille, Éléonora, des dessins, des herbiers, des devinettes.
C’est la découverte de cette correspondance adressée à une enfant qu’il
ne reverrait pas qui m’a décidé à enquêter sur le destin d’Alexéï
Féodossévitch Vangengheim, le météorologue. Mais aussi la conviction que
ces histoires d’un autre temps, d’un autre pays, ne sont pas lointaines
comme on pourrait le penser : le triomphe mondial du capitalisme ne
s’expliquerait pas sans la fin terrible de l’espérance révolutionnaire.
Gran libro. Consigliatissimo. Ovviamente sarà nella Top.
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