martedì 27 luglio 2010
A La Nouvelle-Orléans, après trois mois de marée noire
Les blogs du (Monde) Diplomatique
vendredi 16 juillet 2010, par Emanuele Bompan
La marée noire a disparu. « Elle va revenir, elle attend là, à l’horizon » nous dit Tom, un fonctionnaire du service de la Louisiane pour la pêche et la nature. La plage de Grande Ile, au sud de l’Etat, a été le premier paradis naturel touché par la marée noire à la suite de l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril 2010, dans le Golfe du Mexique au large de La Nouvelle-Orléans. A la mi-juillet 2010, la plage n’était visiblement pas souillée : mais ce n’est qu’un sursis…
Les nouvelles des opérations de réparation sont pourtant bonnes : le dôme de confinement posé le 15 juillet par 1 500 mètres de fond a permis, selon BP, de colmater la fuite qui, depuis trois mois, a répandu des dizaines de millions de litres de pétrole brut dans le Golfe. « On est dans la bonne direction », avance un technicien de BP, sur l’héliport d’où il doit décoller vers la zone des opérations. Sans pour autant crier victoire, les responsables de la compagnie considèrent que l’opération « Top Hat 10 » a permis de stopper la quasi-totalité du flux de pétrole vers la surface.
Mais, à l’instar d’un cancer qui commence à se développer, les effets de la catastrophe ne se voient pas immédiatement. « La situation économique est potentiellement dévastatrice, explique Chad Lauga, responsable du syndicat Ibew pour la Louisiane. Des milliers d’emplois vont disparaître dans les secteurs de la pêche et du pétrole. A l’heure actuelle, les pêcheurs au chômage sont embauchés par BP comme sous-traitants pour le nettoyage, mais ce travail, en plus d’être dangereux, est temporaire et précaire : car il n’y aura pas toujours du boulot pour nettoyer la côte. » La zone la plus poissonneuse des Etats-Unis, mais aussi les crabes et les huîtres risquent fort de n’être plus qu’un souvenir. Diluées dans la mer par le déversement de millions de litres de dispersants chimiques toxiques, les cellules cancéreuses de pétrole brut s’accumuleront dans une zone déjà affectée depuis longtemps par l’industrie pétrolière et chimique.
La seule marée noire visible aujourd’hui au long des côtes de Louisiane, c’est la foule des résidents assis devant leurs embarcations, faisant la queue devant les bureaux d’information de BP pour déposer une demande de dédommagement, tourmentés par une terrible sensation d’impuissance. « C’est pire que Katrina, commente Whitey, un Indien de la tribu locale Houma. Cette fois, nous n’aurons même pas la possibilité de nous relever. » Le Golfe n’est pas abandonné à lui-même, tant s’en faut, mais les opérations de sauvetage sont loin d’être à la hauteur de l’importance du désastre. Il se pourrait qu’il soit déjà trop tard pour le Golfe du Mexique et les habitants de la côte, qui portent aujourd’hui tous les symptômes d’un malade en phase terminale.
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