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mercoledì 26 gennaio 2011

"ZHENGDI” : Réquisition de la terre

tratto dal Courrier International (ottima lettura consigliata)


Le mot, formé des deux caractères zheng (réquisitionner) et di (terre), résume l’enjeu éternel de l’empire du Milieu : la relation entre la terre et l’Etat. Théoriquement, toute la terre sous le ciel appartient à l’Empereur. L’Etat distribue, confisque, redistribue à sa guise. Les puissants et les riches accumulent de la terre au fil du temps, au détriment des paysans. Ceux-ci, privés de leur ressource vitale, se soulèvent périodiquement et renversent la dynastie impériale. L’instauration du nouvel ordre passe par une redistribution plus équitable de la terre. Mais l’accumulation recommence, d’où le changement régulier de dynasties.

Après la réforme agraire suivie de la collectivisation des terres, dans les années 1950, on a pu penser que la Chine communiste romprait avec ces cycles ancestraux. Mais, dès la libéralisation de l’agriculture, en 1979, la boîte de Pandore s’est rouverte. Une fois la terre redevenue rentable grâce à sa restitution aux paysans, l’Etat n’a cessé d’en reprendre au nom du développement ou de l’urbanisation. Ce processus s’est accéléré après le rééquilibrage des impôts en faveur du pouvoir central, en 1994. L’expropriation est devenue la principale ressource des finances locales. La bureaucratie s’en est vite servie à des fins d’enrichissement personnel. On exproprie donc à grand renfort de mensonges, de tromperies et de brutalités, au mépris de tout critère éthique.

La résistance est forte : immolations, suicides, plaintes réitérées, les tragédies se multiplient, l’opinion publique se mobilise, la colère populaire gronde. A notre époque, le rapport de forces semble défavorable à un renversement du régime par la paysannerie, mais l’avenir pourrait apporter bien des surprises.

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