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giovedì 31 marzo 2011

Du discours de la Baule aux tracas actuels dans le pourtour méditerranéen : y a-t-il des leçons à tirer ?

Il revient au Président Français, François Mitterrand, lors du 16e sommet des chefs d'Etat de France et d'Afrique, en juin 1990, d’avoir prononcé cette phrase révélatrice d’un changement d’attitude vers les pays Africains : "...la France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté". En son temps, cette phrase avait largement été interprétée, d'une part, comme un encouragement tacite de la France au démantèlement des anciens régimes autoritaires, et d'autre part, comme une préfiguration d'un changement radical de ce qu'avait jusqu' alors été la philosophie de la politique de coopération. La France qui jusque là avait soutenu les régimes autoritaires s'était enfin décidée, comme mue par le vent de l'est, à jouer la transparence, et s'engageait clairement à encourager avec les moyens conséquents, les efforts vers les changements politiques.

Quelques années plus tard, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, lors du Sommet de l'Organisation de l'Union africaine, à Addis-Abeba, le 6 juillet 2004, déclara : « Il y a aujourd’hui en Afrique plus de gouvernements démocratiquement élus que jamais auparavant. Ces dernières années, dans plusieurs pays d’Afrique, de nouveaux gouvernements sont venus au pouvoir à la faveur d’élections multipartites. Les électeurs ont voté en grand nombre, traduisant ainsi leur volonté d’exercer leurs droits civiques. Dans beaucoup de pays, de larges consultations sur des réformes constitutionnelles sont en cours. La société civile est plus active que jamais, demandant des comptes aux gouvernements et insufflant un nouveau dynamisme aux sociétés africaines ».

Aujourd’hui on pourrait classer cela dans la catégorie « Prendre des vessies pour des lanternes ». Des déclarations tonitruantes comme celle de la Baule, suivies par des bémols dans les coulisses (le même Mitterrand aurait apporté immédiatement des corrections ‘privées’ à son discours publique lors du même Sommet en réaffirmant la nécessité de laisser chaque pays Africain aller à son rythme vers la démocratisation) ont été la ligne politique suivie par les pays du Nord vis-à-vis de leurs alliés en Afrique : sauver la face en « légitimant » les régimes autoritaires via la promotion d’élections bidons censées montrer ce processus de démocratisation si bien décrit par M. Annan.

Inutile d’aller chercher très loin les résultats : le nombre de pays africains qui ont continué à passer par des périodes de guerre, de non respect des droits humains, avec les mêmes élites au pouvoir, enfin suivant l’adagio du Gattopardo, tout a changé pour que ne rien change, n’ont pas diminués, ils ont peut être même augmentés.

Mais la véritable face des pays du Nord par rapport à l’évolution politique de l’Afrique serait confirmée quelques années plus tard par M. Jacques Chirac qui déclara haut et fort que la démocratie était un luxe pour les Africains. Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Tout simplement que nos intérêts de pays du Nord étaient mieux défendus par des régimes non démocratiques comme ceux qui étaient en place et qu’il était inutile, voire contreproductif, d'allez chercher de les démocratiser. Cette déclaration montrait à la fois la permanence d’un paternalisme dur à mourir, ainsi qu’un mépris profond des forces vives locales qui, au fur et à mesure de leur propre évolution commençaient à prendre gout à l’idée de plus d’espace de discussion, davantage de participation et, qui s’est, peut-être un jour même des véritables élections.

Résultat de cette attitude : on les a laissé tomber, et on a continué faire du business avec les mêmes d’avant. Même Ghaddafi retrouvait sa place dans la cours des grands, de laquelle seul le président soudanais restait exclu (pour l’instant).

Puis décembre 2010 arriva, la flambée des prix et le cri « basta ! » de la part des tunisiens, bientôt suivi par les égyptiens, yéménites, libyens, syriens et d’autres. La surprise fut énorme de la part de notre opinion publique, qui avait déjà oublié nos promesses d’appuyer des processus de démocratisation d’il y a vingt ans. Mais au lieu de se préoccuper de cela, (des millions de clandestins qui vont débarquer sur nos plages comme disent nos chers amis de la Padania) on devrait se préoccuper (et agir) contre nos propres politiciens qui sont allez déclencher ces dynamiques pour les nier dès qu’elles commençaient à prendre forme. Si nous avions été plus sérieux et cohérents dans la défense de « nos valeurs » il y a 20 ans, peut être que ces processus de démocratisation auraient pu se passer d’une manière moins violente, d’avoir le temps de mieux se préparer, nous mais surtout les forces locales, donc mieux « gouverner » ces processus.

Cela n’a pas été fait, et nous avons préféré inviter Gaddhafi à planter sa tente à l’Elysée et dans les jardins de Rome, lui faire le baisemain, continuer à traficoter avec le clan Ben Ali et compagnie.

Les leçons à apprendre sont donc plus dirigés vers nos classes dirigeantes, de sorte qu’au lieu de ces « little men » que nous dirigent nous arrivions un jour à avoir de gens plus visionnaires et capable de mieux gouverner, plus confiants dans le rôle que des masses de citadins éduqués peuvent avoir dans les destinés de leurs pays. Reconstruire ces pays ne sera pas chose très difficile si l’on partira d’un pacte républicain où l’on reconnaît nos erreurs par rapport à nos politiques passées et que l’on accepte de construire sur des nouvelles bases : respect, transparence et acceptation mutuelle de nos diversités.

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