http://www.agter.org/bdf/fr/corpus_chemin/fiche-chemin-274.html
"Juillet 1979 marque une étape importante dans la longue et difficile lutte contre la pauvreté et la faim : l'adoption par la Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural, à Rome, d'une déclaration de principes et d'un programme d'action.
La Déclaration de principes et le programme d'action constituent, en fait, la charte des ruraux pauvres, plus connue sous le nom de Charte des paysans.
Cette publication s'adresse aux intellectuels, penseurs et écrivains, ainsi qu'aux responsables sociaux et politiques ; elle est destinée à tous ceux qui peuvent contribuer à la diffusion du message de la Conférence mondiale. La FAO espère qu'elle constituera un tournant décisif dans l'histoire de la lutte de l'homme contre la pauvreté". Signé : Eduard Saouma, Directeur général de la FAO
C'était une époque où le ton était donné par la forte présence de l'État dans la gestion de l'économie et de la société. Quelques semaines/mois plus tard, l'ouragan néo-libéral est arrivé, avec l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en Angleterre et de Ronald Reagan aux États-Unis. Depuis lors et jusqu'à il y a quelques années, parler d'un rôle important pour l'État semblait blasphématoire.
Grâce à COVID-19, le monde entier a été forcé de se demander si ce modèle néolibéral était "la" solution à ses problèmes, et la réponse, de nombreux côtés, a été un NON retentissant !
Il est évident que les forces néolibérales ne veulent pas perdre le pouvoir qu'elles détiennent, mais pour la première fois en moins d'un demi-siècle, il y a une prise de conscience générale que nous avons besoin d'un État capable de prendre soin de ses citoyens.
Le modèle néolibéral a également accéléré une crise agraire déjà en cours, à laquelle s'ajoute une crise écologique et qui ouvre la voie à une néo-colonisation numérique encore plus dangereuse.
Les ressources naturelles s'amenuisent de jour en jour, leur accaparement augmente, tout comme les conflits liés à leur contrôle, désormais présents dans la plupart des pays du monde.
Face à cet appauvrissement économique, social, écologique et culturel, il existe pour la première fois depuis longtemps la possibilité de rouvrir ces questions agraires depuis une nouvelle fenêtre : à partir d'une vision de genre qui, reconnaissant la diversité des hommes et des femmes, avance vers l'égalité non seulement dans la sphère publique, mais aussi à partir d'un rééquilibrage de la sphère privée.
Notre domaine de travail étant la question agraire, nous souhaitons annoncer la volonté d'un groupe de personnes appartenant à différentes organisations et associations de reprendre ce document, la Charte des paysans, afin de promouvoir une mise à jour nécessaire à la lumière des réflexions éco-féministes, ce qui nous permettra de le porter à nouveau à l'attention des gouvernements, des intellectuels, des partis et des mouvements politiques, afin d'ouvrir une voie de convergence d'action.
Il ne s'agit pas seulement de prêter attention au monde agraire : le premier objectif de la Charte des paysans énonçait déjà la nécessité de "formuler des objectifs et des cibles pour le développement économique et social des zones rurales, en tenant dûment compte de l'équilibre écologique et de la conservation et du renouvellement des ressources". C'est pourquoi une attention particulière, mais non exclusive, sera consacrée, dans la phase de construction de l'alliance, à la partie du monde catholique et séculier qui se reconnaît dans les principes déclarés par le pape François dans son encyclique Laudato Sì. Nous chercherons des contacts avec des mouvements et associations féministes afin qu'ils puissent contribuer à abreuver la réflexion agraire de leurs expériences et propositions, au sein d'une matrice qui sera constituée autour des mots de Dialogue, Négociation et Concertation d'actions.
La Charte des agriculteurs, rédigée à une époque où la question du genre n'était pas encore dominante, mais commençait à se faire entendre (avec la conférence de Pékin en 1975), souffre d'un certain biais masculin, même si certains principes étaient déjà clairs à l'époque : " les femmes devraient participer et contribuer, à égalité avec les hommes, aux processus sociaux, économiques et politiques du développement rural et participer pleinement aux bénéfices de l'amélioration des conditions de vie dans les zones rurales ".
Nous avons donc une base de départ. Grâce à nos travaux antérieurs et/ou actuels, nous disposons d'une série de contacts avec des organisations, des mouvements et des intellectuels auxquels nous demanderons de nous aider à construire un espace démocratique et ouvert de dialogue et de réflexion, afin de faire tomber les barrières et de construire des ponts en dehors de notre secteur d'action historique. Si les conditions sont réunies, nous approcherons également les agences du système des Nations unies pour voir quelle collaboration est possible. D'autre part, il est clair que nous serons particulièrement attentifs à ne permettre aucun type de manipulation par des personnes et/ou des institutions qui font partie du système économico-financier qui a été construit sur le modèle néo-libéral. Le choix politique est clair : nous sommes du côté gauche de la carte politique !
Pour l'instant, ce message sert à attirer l'attention de ceux qui s'intéressent à ces questions et qui souhaitent soutenir une réflexion plus approfondie. Des discussions sont en cours au sein de certaines organisations pour mieux définir le profil institutionnel de l'initiative. Ce qui est certain, c'est qu'il est nécessaire de stimuler cette partie du débat féministe, et c'est pourquoi nous le ferons, même si ce n'est qu'avec des individus non organisés. Nous invitons les personnes intéressées à s'exprimer par courrier en utilisant, pour l'instant, mon adresse privée :
paologroppo60@gmail.com
En fonction de vos réactions, nous déciderons de la marche à suivre et de l'horizon temporel à se donner.
Nessun commento:
Posta un commento