Visualizzazioni totali

domenica 17 gennaio 2010

Terzo libro 2010: La poudre des rois de Thierry Maugenest


LA POUDRE DES ROIS Une Enquête Au XIIIe Siècle

Gallimard

Folio Policier


Primo libro che leggo di Thierry Maugenest e ne vale la pena. Si gioca sul filo del giallo, con un sottofondo moresco-cattolico nella Siviglia del 1200, riflessioni interessanti sulla medicina e il rapporto alla religione (e alla dimensione di genere). Fa venire voglia di conoscere meglio l'autore per cui l'impegno è di ritrovarsi dopo aver letto Venise.net, scritto nel 2003.


Estratto

30 août 1265– Ils sont revenus ! Ils sont revenus pour se venger ! Ils sont là, tous les deux !Ils sont revenus pour prendre ma vie…L’homme qui parle est seul. Son cheval, à qui il commande sans cesse deforcer l’allure, galope sur les versants des collines de l’Aljarafe. Plus au nord,des lourdeurs d’orage pèsent sur les hauteurs de la Sierra de Aracena. Cela faitplus d’une heure que l’homme a quitté Séville. De temps à autre il se retourne,referme la main sur la poignée d’une épée à lame recourbée, la dégage de sonfourreau et l’agite dans le vide autour de lui, comme pour tenir à bonne distancedes combattants invisibles.– Ils sont revenus ! Ils sont revenus pour se venger ! Après quinze années, ilssont revenus pour me tuer…Mais peu à peu ses forces déclinent. Il a de la fièvre. Il grelotte sous le lourdsoleil d’août. Sa voix se fait maintenant plus faible, ses phrases, qu’il balbutie àpeine, sont coupées de profondes respirations, des râles plutôt, qui setransforment parfois en une quinte de toux grasse :– Ils sont là… tous les deux… Ils sont revenus d’entre les morts…L’homme referme sa longue cape noire autour de lui pour tenter de conserver lachaleur de son corps. Mais en vain. Sa bouche se met à trembler et ses dentss’entrechoquent de plus en plus fort.Par-delà la houle argentée des oliveraies, le cavalier distingue, au sommetd’une colline, une petite tache mouvante lui rappelant l’écume qui dentelleparfois la crête des vagues. Le soleil qui sature les lointains ne lui permet pasde voir de quoi il s’agit. Le trop-plein de lumière le fait grimacer, la peau de sonvisage se ride autour de ses yeux en de profonds sillons et, peu à peu, àmesure qu’il se rapproche, il commence à distinguer des couleurs, du blanc, dubrun, qui prennent confusément la forme de murailles crénelées en pisé, demaisons blanchies à la chaux, de clochers et de minarets en pierres de tailleocre. « Ce doit être le village de Sanlúcar la Mayor, se dit-il. Je demanderaiqu’on donne à boire à mon cheval… puis je continuerai ma route… loin… trèsloin de Séville. »Est-ce l’effet du soleil s’il voit les contours du village onduler légèrement avantde s’évaporer en de ténus fils noirs ? Non, l’homme est bien trop près despremières habitations pour qu’elles tremblent ainsi dans un mirage de chaleur.Ce sont bien les vertiges de la fièvre qui sont la cause de ses visions. Cettefièvre survenue soudainement il y a quelques heures à peine. Cette mêmefièvre qui va sans doute l’emporter avant que le soleil ne se couche.

Nessun commento:

Posta un commento